« Le Parvis », une nouvelle enseigne originale au pied de la cathédrale

Restaurant, salon de thé ou bar lounge, c’est selon votre humeur. Mais ce qui ne varie pas, c’est la beauté du lieu, qui plonge en sous-sol vers les caves voûtées du Moyen âge et au troisième étage met le cap qui le XIXe.

Sur sept niveaux, il parcourt l’histoire chartraine : du Moyen Age au sous-sol au XIXe pour le troisième étage. C’est la toute dernière enseigne qui vient de s’ouvrir au pied de la cathédrale, à l’emplacement de l’ancien magasin d’artisanat Pénélope, le Parvis.

Restaurant, brasserie, salon de thé ou bar lounge, selon l’humeur et l’heure, « c’est vrai qu’on ne sait pas trop quel nom lui donner », sourit François Chadorge, éminence grise de ce projet mené par son fils Guillaume. Tous deux ont, justement, voulu éviter les étiquettes pour privilégier une idée : « faire de ce lieu un accueil, à toute heure avec une atmosphère particulière ». L’atmosphère, le bâtiment y est pour beaucoup. Au pied du clocher Jehan de Beauce, portail Nord, sa façade classique au premier étage fait écho à l’architecture du musée des Beaux Arts. Les deux étages supérieurs, eux, rappellent que Chartres a continué de se construire jusqu’au XIXe siècle. Les fenêtres à grands carreaux remplacent les petits carreaux, mais laissent aux occupants des cinq chambres d’hôtes qui complètent l’établissement la même vue, imprenable, sur la cathédrale.

Mais le plus surprenant est invisible de l’extérieur. Il faut entrer et, surtout descendre, pour faire une petite excursion dans ce sous-sol chartrain truffé de surprises. Le Parvis utilise, en effet, ces célèbres caves de Chartres, sur trois niveaux. Un petit voyage historique, là encore, rappelle qu’on a longtemps construit au-dessus des anciennes maisons. L’actuel premier sous-sol était le… rez-de-chaussée du Moyen Age. « Là, ce sont les portes des boutiques qui donnaient sur la rue du Cheval Blanc » explique François Chadorge.

Pour organiser cette vie en sous-sol, les nouveaux propriétaires n’ont pas lésiné sur les travaux – un an tout de même – , sous la houlette des bâtiments de France. Le « plancher » par exemple en réalité un carrelage doublé d’un chauffage, pour éviter la sensation de froid typique des caves, des extracteurs ont étés installés pour éviter l’humidité.

 

Confessionnal et écran géant

Mais la vraie chaleur du lieu est due pour beaucoup à une carte qui se veut accessible, mais garde la place pour ces petits secrets qui avaient attiré à la famille Chadorge des clients fidèles, quand ils tenaient le Quai Fleuri à Voves, comme ce pain perdu à la pomme caramélisée. Elle doit beaucoup, aussi, aux trouvailles de décoration d’Elise Chadorge, qui s’est refusée à vivre confinée dans le passé et a préféré faire un » clin d’œil à l’avenir » en mêlant les anciens (y compris un ancien confessionnal du XIXe siècle venu du Gers §) aux matières résolument modernes : fibres optique ou plexiglas, écran géant, béton ciré ou fer forgé. Pour créer cette ambiance qui se prête aussi bien aux discussions feutrées qu’aux soirées jazz que Guillaume Chadorge verrait bien s’installées au troisième sous-sol. Quand on vous disait que c’était un peu pus qu’un bar ou un restaurant… »

Source : La République du Centre


La maison de la cathédrale

Coups de cœur :

La vue sur la cathédrale et les vues transversantes dans toute la maison. La bibliothèque en trompe l’œil dans la salle de bains et le lounge-bar dans une « crypte » !

Bonnes idées :

Aux premières loges pour visiter la cathédrale et observer les touristes qui en font autant, ou encore le centre du vitrail.

Quand l’une des plus belles cathédrales de France veille sur votre sommeil !
L’effet est inouï ! On a l’impression de dormir entre ses bras, au regard du portail royal… Il faut dire que la demeure faisait partie du domaine des Chanoines. Guillaume Chadorge, dont les parents ont longtemps tenu un restaurant gourmand au cœur de la Beauce, vient d’investir les lieux en ouvrant un salon de thé sucré-salé au pied de la cathédrale. Et dans les étages – grâce à sa maman qui s’est occupé de la déco – ont vu le jour cinq suites d’hôtes. Les pavés de récupération grattés à l’huile de coude sont superbes. Boiseries beige rosé à liseré rouge pour la première des suites. La seconde, baptisée « Henri IV », se raccroche à l’histoire de Chartres entre parquet d’origine et boiseries. Une bibliothèque en trompe l’oeil s’immisce jusque dans la salle de bains. Changement de registre au second étage avec « Pénélope » qui porte le nom d’une boutique emblématique de la cité. « Pénélope » se fait frivole autour de son lit rond en parure noire, blanche et argent, carrément dans l’air du temps. Sous sa charpente blanchies, murs coquille d’œuf et stucco pour la « suite des anges »… La consécration sur fond de tapisserie bleu nuit !

 

Maison (d’hôte) de la Cathédrale

Jadis de Chanoines, supposés de bon vivre. Distinction du XVIIe et accueil enthousiaste. Suites « traversantes » en moderne Jouissif et vue cathédrale : tout est dit ! 110 – 120 euros.

Source : Nouvel observateur – « Carnet de voyages de Philippe Couderc » mars 2009